Tablettes, pépites, biscuits, pâtes à tartiner, poudres… Depuis bientôt un an, nous assistons à une hausse sans précédent du cours international du cacao, qui enchaîne les records historiques et fait flamber les prix des produits transformés.
Le cours du cacao s’est envolé
« Comme de nombreuses matières premières, le prix du cacao et donc du chocolat est indexé sur celui du cours boursier ; il s’agit du prix auquel les fèves de cacao sont échangées sur les marchés internationaux », explique Kaoka, fournisseur historique du Fenouil et de Biocoop.
Ce prix est déterminé par l’offre et la demande mondiale de cacao. Il est impacté par divers facteurs économiques, sociaux et environnementaux, mais aussi par les phénomènes de spéculation sur les marchés financiers.
« Le dernier record historique remontait à 1977 avec un cours s’élevant à 5 300$/tonne », souligne Kaoka. « Il a été battu en février 2024. À peine deux mois plus tard, et défiant toutes les projections, le cours du cacao est deux fois plus élevé et s’élève à 10600$/tonne (15 avril 2024). La semaine suivante, il atteint 11479$. »
En un an, le prix du cacao a augmenté de 268%.
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Aléas climatiques et spéculation boursière
Quatre pays représentent 75% de la production mondiale de cacao, principalement en Afrique de l’Ouest.
Le Ghana et la Côte d’Ivoire subissent depuis deux ans des conditions climatiques difficiles qui ont des conséquences catastrophiques sur les récoltes : baisse de qualité, rendements en chute non couverts par les autres pays producteurs, émergence d’une pénurie… Ailleurs dans le monde, l’Amérique du Sud et l’Amérique Centrale ne sont pas non plus épargnées par le changement climatique.
« Le manque de cacao sur le marché est estimé à 423 000 tonnes, soit 8% de la production mondiale habituelle », annonce Kaoka. Ce déficit de matière première, et donc ce déséquilibre entre l’offre et la demande, était jusqu’à présent compensé par les stocks existants ; malheureusement, cette troisième année consécutive de déficit a affolé les marchés financiers.
Des répercussions en rayon
Le cours boursier correspondant au prix auquel le cacao est échangé au niveau international par les exportateurs, grossistes et traders, la situation pour les cultivateurs et cultivatrices varie et dépend de la structuration de la filière du pays.
Malgré la hausse spectaculaire du cours du cacao, Biocoop et ses fournisseurs maintiennent leurs engagements auprès des coopératives, toujours dans une démarche de défense des producteurs et productrices, de développement d’une agriculture paysanne et rémunératrice, et de pérennisation des cultures.
Pas de baisse de la teneur en cacao, pas de remplacement du beurre de cacao par une autre matière grasse, pas de « shrinkflation » chez Biocoop ni au Fenouil.
Nous avions jusqu’à présent réussi à retarder l’échéance en absorbant les hausses de nos fournisseurs ; la situation continuant de se dégrader, nous sommes malheureusement contraints d’augmenter les prix de vente de nos tablettes, pépites, palets, biscuits, crèmes-dessert, etc. et nous vous remercions par avance pour votre compréhension.