La Chèvrerie du Grez, fromages de chèvre bio

Installés dans la commune de Le Grez près de Sillé-le-Guillaume depuis 2022, Gaëtan et Élodie Desjardins sont à la tête de la Ferme de la Villière, aussi connue sous le nom de Chèvrerie du Grez.

Une reconversion professionnelle en famille

Charpentier-couvreur de métier pendant vingt ans, Gaëtan a obtenu son Brevet professionnel « responsable d’entreprise agricole » (BPREA) au lycée La Germinière de Rouillon en 2020.

Il a ensuite travaillé comme fromager saisonnier au GAEC des Quatre Saisons de Changé et l’hiver, il s’occupait des travaux à la ferme de la Villière pour transformer l’ancienne bergerie en chèvrerie et créer le laboratoire de transformation.

Élodie a quant à elle travaillé pendant onze ans au Fenouil Sargé, d’abord en tant qu’esthéticienne, puis en tant que vendeuse au rayon vrac ces trois dernières années jusqu’en mars dernier.

Le couple a visité la ferme pour la première fois en juillet 2020, mais la crise sanitaire a mis un coup d’arrêt au projet. Après deux ans d’échanges avec les anciens propriétaires et une procédure de préemption auprès de la Société d’aménagement foncier et d’établissement rural (SAFER), Gaëtan et Élodie ont finalement signé l’acte de vente à l’automne 2022.

« On est tous les deux sarthois avant d’être français », plaisantent-ils. « On a eu un coup de cœur pour le lieu, pour l’environnement, pour le projet familial que ça pouvait représenter. »

Élodie est actuellement en « apprentissage » à la ferme sans statut officiel, mais une fois les ficelles du métier maîtrisées, elle deviendrait conjointe-collaboratrice puis associée. « Pour l’instant, je m’occupe du quotidien, j’allège la charge de travail de Gaëtan, je vends à la ferme et je participe à la traite du dimanche. J’espère être autonome pour la saison des foins en mai-juin », confie-t-elle.

Une ferme classée Natura 2000

Constitué d’un ensemble de sites naturels terrestres et marins, le réseau Natura 2000 vise à assurer la survie à long terme des espèces et des habitats particulièrement menacés en Europe.

Les mesures de gestion et de conservation définies tiennent compte des activités économiques, sociales et culturelles qui s’exercent sur le site, ainsi que des particularités régionales et locales.

« Les 22 hectares de la ferme sont classés Natura 2000 », raconte Élodie. « On y trouve une cinquantaine de chênes classés « arbres remarquables », mais aussi des orchidées sauvages, des papillons ou encore une petite chouette Chevêche d’Athéna qui se pose au coin de la chèvrerie en fin de journée. »

Une belle aventure qui commence

Les 36 chèvres, 9 chevrettes et 3 boucs de race Alpine de la Chèvrerie du Grez pâturent de mars à novembre sur les 22 hectares de la ferme en prairie bio permanente depuis 15 ans.

Gaëtan et Élodie sont autonomes en foin de prairie ; l’année dernière, ils ont même vendu une partie des 60 tonnes récoltées à des voisins éleveurs. La luzerne provient quant à elle des Meules Fermières à Conlie et le méteil du GAEC des Épinais à Ballon-Saint-Mars.

« On ne souhaite pas cultiver nous-mêmes, » explique Gaëtan, « c’est un autre métier qui demande des outils techniques et des connaissances qui ne sont pas celles de chevriers-fromagers, en plus du temps qui nous fait parfois déjà défaut. »

Le couple a plein de projets : augmenter son cheptel, fabriquer une tomme de chèvre, améliorer les clôtures et les bâtiments, installer des panneaux solaires pour alimenter la chèvrerie et le laboratoire… « On a toujours des tas d’idées, il faut juste trouver celles qui vont aboutir. »

Gaëtan est accompagné d’une stagiaire en CAP depuis quelques semaines, qui partage son temps entre la chèvrerie et une ferme voisine. « C’est important pour nous d’accueillir des stagiaires, parce qu’il est nécessaire de former les jeunes et de créer des vocations. Notre stagiaire actuelle, qui se destine à l’élevage bovin, n’aimait pas le fromage en arrivant ici par exemple ; elle a changé d’avis depuis ! », se réjouit-il.

Le couple transforme chaque jour environ 75 litres de lait de chèvre en palets, ronds, bûchettes et autres faisselles qui sont vendus sur les marchés et à la ferme. Et vous pourrez bientôt les retrouver en rayon au Fenouil Sargé !