Installés depuis 2002 à Rouillon, aux portes du Mans, les Jardins de Vaujoubert s’étendent sur cinq hectares en agriculture bio. Rattachés à l’association Tarmac, les jardins sont un chantier d’insertion sociale et professionnelle par l’activité économique.
Le fonctionnement des Jardins de Vaujoubert
Tarmac est un regroupement de trois associations qui lutte contre la précarité depuis 2011 et qui offre de la stabilité aux personnes en difficulté dans les domaines de la santé, du logement et du travail. L’association compte 150 salarié·es, 200 bénévoles, plusieurs services civiques, 8 sites et 200 logements sociaux au Mans et dans les villes voisines.
« Les Jardins de Vaujoubert sont une structure agréée par l’État qui salarie des personnes rencontrant des difficultés pour accéder à des emplois conventionnels« , explique Mélanie Leroux, responsable d’exploitation. « Nos salarié·es bénéficient d’un accompagnement pour les aider dans leurs démarches et pour faire évoluer ou aboutir leur projet professionnel. »
Jusqu’à très récemment, les Jardins de Vaujoubert faisaient partie du réseau associatif Cocagne, qui regroupe des fermes bio en insertion proposant des paniers bio locaux à des adhérent·es consommateurs et consommatrices tout en luttant contre l’exclusion.
Les Jardins ont été construits autour de trois principes :
- des produits de qualité issus d’une agriculture bio paysanne,
- le développement de circuits courts avec de la vente directe sous forme de paniers et des partenariats locaux
- et l’insertion par le travail de personnes éloignées de l’emploi.
Le Groupement des agriculteurs et agricultrices bio de Sarthe (GAB 72) aide beaucoup les salarié·es des jardins, notamment en prodiguant des conseils sur les cultures et en visitant régulièrement l’exploitation pour faire le point sur la qualité des produits.
L’équipe des Jardins de Vaujoubert
Une vingtaine de personnes travaillent aux Jardins de Vaujoubert de 24h30 à 31h30 par semaine pendant 6 à 24 mois et réalisent toute l’activité : aide au maraîchage, livraison, préparation des commandes et échanges commerciaux ; elles sont encadrées par deux professionnel·les du maraîchage et une conseillère en insertion professionnelle.
« L’objectif des jardins est de permettre aux salarié·es de retrouver une place stable dans la vie active à la fin de leur contrat. L’année dernière, 62% d’entre elles et eux ont trouvé un CDD long ou un CDI à leur sortie du chantier d’insertion », se réjouit Mélanie Leroux.
Les bénéficiaires de l’insertion sont les chômeurs et chômeuses de longue durée, les bénéficiaires du RSA et les moins de 26 ans en grande difficulté.
« Tou·tes les salarié·es ne continuent pas dans le domaine du maraîchage, mais certain·es ont un coup de cœur pour le métier. Il y a d’ailleurs eu quelques erreurs de calibrage dans les commandes du Fenouil, car les personnes qui travaillent dans les jardins ne sont pas des professionnel·les : c’est normal, ça leur permet d’apprendre et ce n’est pas grave ! »
Les cultures des Jardins de Vaujoubert
L’entrée des Jardins de Vaujoubert est agrémentée d’un jardin pédagogique pour sensibiliser les écoles primaires, les collèges, les lycées et les centres aérés.
Les jardinier·es cultivent toute l’année des légumes de saison : haricots, tomates, aubergines, poivrons, courgettes, concombres, salades, bettes, radis, choux, pommes de terre, poireaux, céleris, carottes… Et bien d’autres !
« Cette année, nous avons planté des groseilliers, des mûriers, des cassissiers et des kiwiers qui donneront l’année prochaine », annonce Mélanie Leroux.
Les jardins bénéficient d’un puits de 100 m de profondeur chargé en fer et d’une station de filtration de l’eau qui alimente toute l’exploitation et leur permet d’être totalement autonomes.
Deux manières d’arroser aux jardins : par aspersion grâce à de petits jets d’eau semblables à de la pluie, ou au goutte-à-goutte en arrosant la plante au pied sans mouiller les feuilles.
La rotation des cultures est respectée pour que le sol n’épuise pas ses ressources en nutriments et pour éviter le développement de maladies d’une année sur l’autre dans certaines cultures sensibles.
Les jardinier·es pratiquent également l’association de plantes, chacune d’entre elles possédant des spécificités naturelles pouvant en protéger d’autres (fleurs au milieu des légumes, aromates près des tomates…) : cela permet non seulement de protéger les cultures des maladies, mais aussi d’éloigner les insectes nuisibles.
Enfin, les Jardins de Vaujoubert accueillent des ruches dans un espace clôturé derrière les serres : l’objectif n’est pas de produire du miel, mais simplement de suivre une logique éthique de développement durable, de respect et de préservation de l’environnement, car la pollinisation par les abeilles est nécessaire à la production de légumes.
Le rucher a malheureusement été endommagé cette année à cause de frelons, mais une nouvelle colonie sera installée l’année prochaine.
Localement, les jardins travaillent depuis peu avec la chocolaterie Bellanger, « qui a labellisé son laboratoire de transformation (situé juste à côté des jardins) pour que nous puissions y produire du ketchup de tomates vertes, du caviar d’aubergines, de la ratatouille et du coulis de tomates. »
Source : Les Jardins de Vaujoubert