Biocoop est une coopérative de 740 magasins bio indépendants dont l’approvisionnement repose d’une part sur les producteurs et productrices locaux (au Fenouil, nous travaillons avec 130 d’entre elles et eux) et d’autre part sur une centrale d’achat divisée en quatre plateformes logistiques :
- Grand-Ouest à Tinténiac (35)
- Centre-Nord-Est à Ollainville (97)
- Sud-Ouest à Damazan (47)
- Sud-Est à Noves (84)
Nous vous invitons à découvrir le « Récit d’une journée tinténiaquesque », compte-rendu de la visite de la plateforme de Tinténiac rédigé par huit salariées du Fenouil !
Départ en fanfare
7h, nous nous retrouvons sur le parking du Fenouil Sargé autour de notre belle camionnette pour la journée, d’un blanc éclatant. Nous prenons place dans le véhicule et en route pour Tinténiac, sous un brouillard aveuglant.
8h38, nous approchons de Rennes et de son agglomération : surprise ! Une circulation encombrée. Une dizaine de minutes plus tard, nous en sommes à notre troisième ralentissement et nos espoirs d’arriver à l’heure et de profiter d’un bon café chaud, bio et équitable s’amenuisent…
9h04, nous nous échappons enfin de Rennes et nous nous engageons sur la route de Saint-Malo, direction Tinténiac. Nous sommes bien évidemment en retard…
9h14, nous nous présentons à l’entrée de la plateforme, à la traîne, mais contentes d’être arrivées ; oups, il s’agit de l’entrée pour les camions, nous devons faire demi-tour. Nous trouvons finalement le parking des employé·es : l’allée qui mène au bâtiment principal est bordée de plantes à parfum, aromatiques et médicinales. Caméra, microphone, nous nous identifions et nous sommes autorisées à entrer… en retard, toujours, tant pis pour le café !
Découverte de la plateforme
9h18, on nous accueille et on nous présente l’équipe qui passera la journée avec nous, composée notamment d’Aubin, responsable du magasin Kerbio Europe chez Finisterra à Brest (ce n’est pas n’importe quel magasin, il s’agit de celui qui a malheureusement brûlé en novembre 2023 et qui vient tout juste de rouvrir ; sacrée histoire…).
Jean-François de Biocoop sera notre guide pour la matinée ; avec plusieurs années de plateforme dans les pattes, il connaît bien son sujet.
Un premier arrêt devant la carte de l’ouest de la France et de tous les magasins desservis par la plateforme : de la Normandie au Poitou-Charente, du Finistère à l’Indre-et-Loire en passant par Belle-Île-en-Mer, ce sont presque 200 magasins qui sont livrés en moyenne 3,8 fois par semaine.
9h28, coques aux pieds (ce sont des équipements de protection individuelle obligatoires) et chasuble sur le dos, l’équipe Finisterra-Le Fenouil prend d’assaut les six escaliers qui mènent à la passerelle intérieure de la plateforme. Une prise de hauteur incroyable, une vue plongeante et grandiose sur une fourmilière de gerbeurs électriques et de minuscules hommes et femmes.
C’est vaste, grand et très impressionnant ! Ouverte en 2020, la plateforme de Tinténiac est composée de :
- 24 000 m2 d’entrepôts
- 24 véhicules, dont 14 camions qui tournent au gaz naturel
- 280 salarié·es réparti·es entre différents services : préparation des commandes, administration des ventes, gestion des stocks, réception, quai, hygiène, qualité, sécurité et environnement (HQSE)…
Un entrepôt, cinq pôles
Nous entamons notre périple dans cet entrepôt à la mécanique bien huilée, divisé en différents pôles :
- la zone d’arrivage où sont livrés les produits en provenance des différents fournisseurs directs et des trois autres plateformes Biocoop
- la zone de contrôle qualité
- la zone de répartition : une fraction de la marchandise est tout de suite envoyée en magasin, le reste est stocké
- la zone de stockage où les produits sont dispatchés selon leur famille : alimentaire (« ALI ») et non alimentaire (« NAL ») à température ambiante, frais (« ULF ») dans des chambres froides et fruits & légumes (« FEL »)
- la zone d’envoi où se trouvent les palettes prêtes à partir
Autant d’équipes qui travaillent de concert pour alimenter les rayons de nos six petits magasins bio au Mans et dont le premier objectif au quotidien est l’expédition de 100% des commandes. Tout est mesuré et suivi :
- Ratios d’efficience logistique (nombre de colis par heure, poids par palette, taux de remplissage des camions…)
- Taux de pertes, d’avoirs et de litiges déclarés par les magasins
- Taux de service magasin (nombre de lignes servies par rapport aux lignes commandées sur les bons de commande)
- Maîtrise des charges variables (énergie, cartons, palettes…)
Une fourmilière au fonctionnement millimétré
Anna, préparatrice de commandes accompagnée de son bipper et de son gerbeur électrique, nous explique le fonctionnement de cette vaste fourmilière :
- Les différentes étapes de construction d’une palette (on ne met pas les chips en premier… ha !)
- L’ordre de circulation dans les allées à sens unique, où les produits lourds se trouvent au début du circuit
- Le « gencodage » de tous les produits, c’est-à-dire la vérification des codes-barres
- La lecture du bon de préparation collé sur la palette
- La répartition selon les codes des magasins (au Fenouil, les nôtres commencent par FENOxx)
Georges prend ensuite le temps de nous expliquer son travail : avec deux autres personnes, il est contrôleur dans la zone d’arrivage des fruits et légumes. Il vérifie par différentes techniques l’apparence, le taux de sucre, la régularité, le calibrage… d’un échantillon de 10% des produits.
Les fruits et légumes sont divisés proprement en deux espaces en fonction de leur fragilité, comme dans nos réserves et chambres froides au Fenouil.
Nous laissons l’entrepôt derrière nous et nous dirigeons vers la dernière partie de la logistique : la gestion des camions, leur fiche de route et leur remplissage.
Au Fenouil, cinq de nos six magasins sont livrés par la Société de transports Biocoop (STB) ; seul République fait appel à un sous-traitant en raison de l’étroitesse de la rue en centre-ville. Les poids lourds ne peuvent malheureusement pas s’approcher du magasin.
Les horaires de livraison varient en fonction des tournées et nous apprenons que certains magasins Biocoop reçoivent d’ailleurs leur marchandise dans la journée, alors que nous sommes généralement livrés la nuit au Fenouil… Cela doit demander une logistique magasin d’enfer !
12h28, fin de la matinée, nous sommes invitées à nous diriger vers le réfectoire pour une pause déjeuner bien méritée en compagnie des équipes de la plateforme.
L’administration des ventes, rouage indispensable
13h32, après nous être restaurées, nous nous élançons vers les bureaux pour rencontrer nos interlocuteurs et interlocutrices privilégié·es, celles et ceux avec qui nous échangeons au quotidien pour affiner et peaufiner nos commandes : l’administration des ventes (ou l’ADV pour les intimes).
Nous y rencontrons Anne, responsable qualité de service magasin, Michel, responsable de la mercuriale des fruits et légumes (c’est-à-dire qu’il recense les prix des produits à un instant T et nous les transmet), Fanny ou encore Margaux, assistantes ADV… Nous découvrons la complexité de leurs missions et nous partageons nos problèmes et nos retours de client·es. C’est riche et très instructif !
Nous enchaînons ensuite avec une visioconférence en compagnie de Marius et Cécile, conseiller·es de vente : ce sont eux qui dénichent, contrôlent, goûtent, sélectionnent et nous proposent les produits que vous pouvez retrouver en rayon. Marius nous invite d’ailleurs chaleureusement à participer au salon des vins et des fromages Biocoop en mai prochain pour découvrir la sélection d’automne en avant-première !
15h02, nous signons le registre dans le hall d’entrée et nous disons au revoir à nos collègues de Finisterra, qui doivent retourner à Brest. Nous remontons dans notre camion et nous hésitons en voyant le panneau Saint-Malo, Cancale… mais nous reprenons la route vers notre beau pays sarthois accompagnées d’un ciel sans nuages.
Un aller dans le brouillard et un retour sous un soleil radieux, à l’image de cette journée sous le signe de la découverte et du partage, riche de rencontres avec des gens bienveillants et présents qui n’ont eu de cesse de nous encourager à les contacter pour faciliter notre quotidien.
Une journée de prise de hauteur par rapport à notre réalité sur le terrain en magasin, qui nous a rappelé ce pourquoi nous œuvrons : l’humain et la bio.
