« La bio est-elle (plus) chÚre ? » est une question passionnante qui est cependant rarement suivie de ces deux interrogations : « Qui le prix paye-t-il ? » et « à quoi correspond-il réellement ? »
Un prix juste du champ Ă l’assiette
Chez Biocoop (et par conséquent au Fenouil), un prix doit impérativement respecter trois rÚgles :
- il doit ĂȘtre acceptable pour les consommateurs et consommatrices,
- tout en étant équitable pour les producteurs et productrices,
- et il doit permettre aux magasins distributeurs de prĂ©lever une marge honnĂȘte afin de :
- rémunérer justement les salarié·es,
- effectuer des investissements solidaires auprÚs de partenaires locaux, comme la marge reversée au Secours Populaire 72 lors de notre collecte solidaire annuelle en juin
- et réinvestir les résultats dans des baisses de prix.
Fruits et légumes 100% bio et locaux du GAEC Le Grillon
Force est de constater que le modĂšle Ă©conomique dominant ne permet aujourdâhui pas Ă tout le monde de sâen sortir aussi bien.
Deux poids, deux mesures
Produits non bio et produits bio
Lorsque l’on compare le prix dâun produit bio et dâun produit non bio, il existe gĂ©nĂ©ralement un Ă©cart manifeste qui joue en dĂ©faveur du bio.
« Il faut faire la diffĂ©rence entre le coĂ»t du vice et le prix de la vertu », rĂ©sumait le chef cuisinier Arnaud Daguin, qui fut Ă©toilĂ© au Michelin pour sa table dâhĂŽtes au Pays basque.
Dâun cĂŽtĂ©, il y a un produit non bio dont les coĂ»ts cachĂ©s, notamment sociaux et environnementaux, ne sont pas rĂ©percutĂ©s dans les prix des supermarchĂ©s.
De lâautre, il y a un produit bio qui demande plus de main dâĆuvre et dont les rendements sont moins bons, qui ne bĂ©nĂ©ficie pas forcĂ©ment dâĂ©conomies dâĂ©chelle et dont la certification par un cahier des charges est onĂ©reuse. En parallĂšle, câest aussi un produit qui privilĂ©gie une agriculture paysanne Ă taille humaine, qui promeut un modĂšle social vertueux et qui respecte lâenvironnement Ă long terme.
Produits bio et produits « bio »
Enfin, il est important de rappeler que tous les produits bio ne se valent pas et que le marchĂ© de la bio « pas chĂšre » (mais intensive) est de plus en plus souvent lâobjet de dĂ©rives. « Une aubaine pour les mastodontes de lâindustrie agroalimentaire et de la grande distribution, qui ont pris d’assaut ce nouvel eldorado vert… »
Source : 60 millions de consommateurs, hors-série été 2019
Pour rappel, chez Biocoop, nous appliquons une charte plus exigeante que le rÚglement bio européen sur de nombreux points.
Un effort conjoint des acteurs de la chaĂźne
Par choix et par souci d’accessibilitĂ© :
- nous dĂ©veloppons sans cesse le rayon vrac, oĂč les produits sont en moyenne 30% moins chers que leurs Ă©quivalents emballĂ©s
- nous respectons la saisonnalitĂ© des aliments (fruits et lĂ©gumes, produits laitiers de chĂšvre et de brebis, produits de la mer…)
- et nous limitons nos marges sur des produits portant plus particuliÚrement nos valeurs (le local, le vrac ou le commerce équitable par exemple) et sur des produits de premiÚre nécessité que vous trouverez dans nos magasins grùce aux étiquettes « Prix Engagés » ; en parallÚle, nous augmentons nos marges sur des produits ultra-transformés.
Rayon vrac du Fenouil Biocoop Université
La bio est-elle chĂšre ?
Au Fenouil, notre mission depuis 40 ans est claire : permettre le dĂ©veloppement dâune bio paysanne locale et accessible, grĂące Ă une distribution vertueuse et basĂ©e sur un modĂšle oĂč le collectif prime toujours. Notre bio nâest pas « trop » chĂšre, mais son prix doit ĂȘtre juste pour tou·te·s !